Les mules d'Anouk et Dominic, épisode 3

Les mules d'Anouk et Dominic, épisode 3

- Categories :

La Slovénie est un petit pays que nous rejoignons depuis les Dolomites italiennes, laissant de côté les dernières fumées des incendies allumés par les orages. Les ours sont plus au sud mais les rivières sont merveilleuses. Il nous a fallu une petite quinzaine de jours pour traverser la Slovénie. Dès le premier jour nous rencontrons un homme dont les parents nous hébergeront un peu plus tard, et qui déclencheront une chaîne d'accueil appréciable. Ce n'est en effet pas toujours facile de trouver des bivouacs pour 4 mules, même si ce petit pays alpin est resté bien vert malgré la sécheresse qui sévit en Europe. Le camping sauvage est interdit et l'agriculture occupe les moindres espaces.
Nous circulons beaucoup sur de petites routes agréables et trouvons aussi parfois quelques chemins. Nos mules sont majoritairement pieds nus pour cette traversée. En chemin, nous ne résistons pas à aller patauger dans les rivières cristallines.

La frontière avec la Hongrie marque plus concrètement notre progression vers l'Est. L'ambiance est différente. Les villages ressemblent un peu aux villages russes avec leurs rues bordées de larges bas-côtés enherbés et leurs maisons entourées de grands terrains. Les premiers villages que nous traversons paraissent assez pauvres, avec beaucoup de maisons abandonnées ou délabrées. Mais l'accueil est chaleureux et généreux, et Peter - un collègue hongrois d'Anouk - nous suit de près et nous a préparé une liste de contacts possibles, qui eux-mêmes se donnent à coeur de nous trouver d'autres points de chute si nous n'en avons pas pour le lendemain.
La Hongrie est sillonnée de nombreux chemins de terre. Nous empruntons quand même quelques routes, dont une à grande circulation très désagréable et dangereuse, mais nous trouvons de plus en plus de chemins. Nous chaussons les mules car il y a pas mal de cailloux. L'ouest de la Hongrie est constitué de collines et de grandes forêts où nous rencontrons cerfs et chevreuils. Nous les avons même entendus brâmer ! Il semble que plus nous progressons vers l'Est, plus nous rencontrons de faune sauvage.

Nous profitons de passer devant chez lui pour nous arrêter chez Lajos Kassai, archer à cheval de renom international, créateur de la discipline sportive. Nous avons pu passer une journée dans son petit paradis, et même assister à son entraînement quotidien. Une rencontre marquante ! Plus qu'un homme, nous avons croisé un univers.

Nous sommes chez un fauconnier équestre lorsque nous récupérons enfin le colis avec les hipposandales de rechange pour Horus, Cajou et Chaussette. Envoyé en Italie par Sos Sabots mais arrivé 2 semaines après notre départ, il était retourné en France... Renvoyé en Hongrie mais arrivé alors qu'on était déjà repartis, il a été reposté et nous est enfin parvenu ! Ouf, c'était épique ! Nous installons les crampons rapides. On verra si cela prolonge la durée de vie des chaussures.

Après l'émouvante traversée du Danube au coucher du soleil, le terrain est plat et sablonneux. D'immenses champs de maïs ou tournesol alternent avec quelques forêts où nous croisons... des daims ! Ici les chemins sont exclusivement en sable, les mules restent pieds nus.

Nous faisons une petite pause chez Andras, un éleveur de chevaux qui crée une nouvelle race depuis une vingtaine d'années. A partir de Konik polski et de pur sang Arabes ou de Chagyas, voici donc le Kunfako. Il cherche à retrouver le cheval du 10e siècle que les Huns et autres peuples cavaliers utilisaient ; un petit cheval de selle rustique, polyvalent et endurant, avec un bon caractère, de robe dun.
Nous sommes tout près de la Roumanie et nous étudions l'itinéraire pour y entrer et surtout pour en sortir vers la Bulgarie, le Danube - encore lui - marquant la frontière. Les ponts sont rares et à priori non accessibles aux chevaux... L'aventure continue, la suite au prochain épisode !


Côté hipposandales, les Explora de Chaussette ont fait 1800 km avant de percer en pince. Ses Glove soft des postérieurs sont toujours bonnes avec 1100 km au compteur. Il y a juste les guêtres à réparer régulièrement.
Les Glove 50 de Vicking sont en parfait état après 600 km. Ses Explora postérieures ont 900 km et l'une d'elles commençait à percer. Nous avons récupéré une de celles de Chaussette qui était moins abîmée pour refaire une paire utilisable encore un peu.
Les Glove 50 de Horus ont finalement fait près de 1600 km même si elles étaient bien percées en pince sur la fin. Et ses Gloves 50 postérieures tiennent toujours bon à 820 km... On a remis les crampons qui étaient partis sur une des chaussures.
Cajou tient la palme de longévité pour les chaussures. Ses Glove 50 antérieures ont 1870 km et sont toujours en état ! Et sans crampons... Par contre les Fury postérieures ont rendu l'âme à 1300 km.

Add a comment